Transition

L’USFP fait bien de rappeler qu’il est temps de sortir de la transition entamée en 1998. Non pas que tout aille pour le mieux et que le processus de démocratisation du Maroc soit achevé… L’utilité de ce rappel vient du fait que l’on a tendance à oublier d’où vient ce pays…


Face à ces journaux, ces plumes, qui semblent croire ou veulent faire croire, pas toujours de bonne foi, que ce qui se passe n’est pas le fruit d’une volonté partagée entre la monarchie et les partis démocratiques pour sauver le pays, j’ai été parmi ceux qui pensaient qu’il n’était pas très utile de faire ces rappels. Car il est plus urgent de préparer l’avenir et de tracer les perspectives du développement. Mais lorsque l’on voit les tendances prises à la veille de la campagne pour les législatives, je pense que des piqûres de rappel ne feraient pas de mal.
De quoi s’agit-il? En fait, tout simplement de la naissance d’un nouveau Maroc à partir de 1998. Un Maroc préoccupé par le développement, par le rattrappage des retards accumulés durant quatres décennies. Un Maroc qui cherche la réconciliation pour construire son avenir dans un monde tourmenté.
Aujourd’hui, la population peut voir les chantiers pour lesquels l’Etat dépense son argent: ports, autoroutes, zones touristiques, électrification,…. Il y a quelques années, le pays était lourdement endetté mais personne ne savait pourquoi! Les acteurs politiques, les vrais, étaient occupés à rechercher les moyens d’exister pendant que les gestionnaires des deniers publics étaient occupés à s’enrichir et à creuser les écarts entre couches sociales.
Ce Maroc de l’après1998 ne doit pas s’arrêter en septembre 2007. La normalité démocratique doit prévaloir. Seule ombre au tableau: la surenchère islamiste. Cet arbre modéré qui cache la forêt d’extrémistes. Oui, le pays aurait bien eu besoin d’une opposition qui demanderait d’aller plus vite de l’avant, qui proposerait d’autres pistes pour rejoindre les pays qui progressent mieux que nous, qui secouerait l’actuelle coalition en offrant une alternative encore plus audacieuse…Mais ces islamistes qui veulent gouverner n’ont pas ce profil. Ils surfent sur une vague venue d’un Orient désorienté, ils se laissent caresser par un Occident intéréssé seulement par le court terme…
Sortir de la transition, vivre dans la normalité politique, signifierait que les populations se rendent massivement aux urnes, qu’elles se mobilisent en faveur de la démocratie et du progrès, qu’elles choisissent l’avenir au lieu de céder aux obscurantistes.
Mais dans un pays où sévissent encore la pauvreté et l’illettrisme, un pays soumis chaque jour aux médias et aux enturbannés du Charq, la partie n’est pas gagnée…Mais elle est jouable!