Mes voeux pour 2009 (1/3)

C’est la période des rétrospectives (en voici une, bien faite) et des vœux.

Pourquoi ne pas sacrifier à ce rituel ? La fin d’une année et le début d’une autre : c’est l’occasion idéale de rêver, de se détacher du quotidien et de se demander : que souhaite-t-on vraiment que cette nouvelle année nous apporte ? Pas pour soi-même, ni pour son entourage, cela relève du personnel, de l’intime. Mais pour le pays, pour son avenir proche.

Je me suis posé cette question et je ne vous cache pas que j’ai eu du mal à m’engager. Il ne faut pas être trop généraliste, pas trop ambitieux, pas prétentieux. Il faut tenir compte de la situation, des contraintes. Rêver, d’accord, mais pas trop ! Rester dans le réel, il le faut, mais en se projetant dans l’avenir.

Finalement, je me suis décidé. Je plonge. En me limitant à deux sphères. Chacune fêtant un anniversaire.

La première, c’est la monarchie qui, en juillet prochain, célébrera le dixième anniversaire de l’intronisation de Mohamed VI.

Institution principale, majeure, incontestée, incontournable. Une institution qui, dans l’intérêt du pays et des citoyens, doit être forte, engagée dans les grandes causes et disposer des moyens et des ressources pour jouer ce rôle central. Une institution indispensable dans les pays arabes, il faut croire, puisque là où elle n’existe pas, elle est inventée de toutes pièces, par tous stratagèmes.

Mon vœu pour l’année qui vient, et celles qui suivront probablement, est que cette monarchie se transforme encore davantage.

Qu’elle n’écoute pas seulement ceux qui lui décrivent le salut uniquement dans la poursuite des traditions ancestrales. Qu’elle ne se range pas toujours du côté de ceux qui lui conseillent de s’impliquer dans toutes les affaires, petites et grandes, du pays.

Qu’elle soit juste, équitable, efficace et transparente.

Qu’elle édicte, sur ces bases, ses règles de fonctionnement et qu’elle les annonce publiquement.

Qu’elle délimite clairement ses champs d’intervention, en dehors des enjeux immédiats, afin de libérer toutes les énergies, encourager les talents et développer la créativité.

Qu’elle clarifie sans plus tarder ses relations avec la justice, le monde des affaires, les partis politiques, le gouvernement. Que les missions et rôles des conseillers et les procédures de nomination aux postes de haute responsabilité soient fixées et connues de tous.

Ce n’est pas seulement une affaire d’amendement constitutionnel. Cela doit se faire, bien sûr. Mais c’est surtout une affaire de pratiques et de gestes visibles, inspirés du bon sens et des acquis universels, acceptés par tous, sans ambiguïtés. La monarchie et le roi disposent du pouvoir de l’exemple. Un pouvoir immense. Le gouverneur, le caïd, le ministre, quiconque détient une parcelle de pouvoir garde les yeux rivés sur cet exemple et s’en inspire dans son comportement quotidien, en bien parfois, mais en mal trop souvent.

Notre région est à la veille de bouleversements majeurs. Le règlement de l’affaire du Sahara marocain est crucial pour le Maroc. Il est, comme chacun sait, lié à la situation en Algérie, qui  bâtit son prestige, sa nuisance et ses relations sur l’exportation du Gaz et du Pétrole. Mais le monde change. La nouvelle administration américaine, en ces temps de crise, déploiera tous les moyens, et le monde suivra, pour se libérer des énergies fossiles et de la nuisance des régimes qui en disposent et qui en vivent exclusivement.

Ceci est un bon point pour le Maroc, qui heureusement ne se trouve pas dans cette catégorie de pays et qui est doté pour emprunter le raccourci. Mais pour renforcer ces positions, il faut aussi des pas significatifs sur la voie de la bonne gouvernance, la vraie, pour la modernisation et le développement de notre société et pour s’assurer une bonne place dans le nouveau monde qui se construit. Un monde qui ne reconnaît que la gloire qui s’acquiert par l’inventivité et l’esprit constructif et non par la bravoure infantile et la nuisance contreproductive (voir ici  le comble du comble).