Femmes

La vie reprend. Difficilement. Après un évènement dur à accepter, à ne pas souhaiter à son pire ennemi. Qui vous arrache du quotidien et vous plonge dans la perplexité, dans le noir. Qui vous teste, examine votre capacité à supporter, à poursuivre malgré tout. Une séparation pour toujours, sans appel, un départ définitif, sans retour. Dur, car reviennent souvent les idées qu’on n’avait pas échangées, les informations personnelles qu’on n’a pas eu le temps de donner, les moments heureux à venir, et il y en aura, qu’on ne vivra pas ensemble, les sourires, les colères, tout ce qui fait sens dans une vie partagée, et qu’on ne partagera pas….

La vie reprend et le goût pour l’actualité aussi. Celle-ci apporte quelques nouvelles, noyées dans le flot, qui méritent une attention particulière. L’entrée des femmes dans le cockpit de la planète. Il ne s’agit plus des exceptions Thatcher, Bhutto ou Gandhi. C’est un véritable rééquilibrage qui me semble se profiler à l’horizon proche. Après le succès de Merkel et l’échec de Royal et de Clinton, deux nouvelles femmes disputent aux hommes les premières places du pouvoir dans deux puissances mondiales.

Cette Sarah Palin plaît bien. Indépendamment des idées conservatrices qu’elle incarne, cette belle femme a certainement toutes les qualités requises pour être au sommet d’un pays qui nous a habitués à ne pas être dirigé que par des génies de sexe masculin.

Mais celle qui retient le plus mon attention dans cette activité chargée dans sa rubrique: course vers le pouvoir, est la japonaise Yuriko Koike. Cette charmante femme de 56 ans est en compétition pour diriger le parti libéral démocrate, un poste qui lui ouvrirait les portes grand ouvertes de la primature à Tokyo.

Elle a le soutien du charismatique Koizumi, mais dans un pays encore insuffisamment préparé à un changement de cette envergure, ses chances ne sont pas très grandes. Quel que soit le résultat du 22 septembre, cette femme, comme Mme Palin, aura fait bouger quelques lignes. Tous ceux qui ont eu l’occasion de la connaître de près, surtout dans les moments difficiles des négociations internationales, gardent de cette ancienne ministre de l’environnement le souvenir d’une belle femme, élégante, souriante, affable mais tenace et compétente. Elle avait imposé, comme mesure symbolique mais porteuse dans la lutte contre le changement climatique, l’abandon du port de cravate à tous les fonctionnaires mâles.

Pour nous, arabes, Mme Koike présente un atout certain dans notre bataille d’affirmation d’existence dans ce monde tourmenté. Elle parle arabe, couramment, ou presque, et elle a une affection particulière pour les pays arabes.

Souhaitons bonne chance à cette femme et bon courage à celle qui avait su si bien accompagner notre disparu…