Et maintenant?

La désignation de M. Abbas El Fassi au poste de premier ministre est un acquis important sur la voie de la construction démocratique. Il suffit de se rappeler que tout ce processus d’édification, dans sa phase apaisée, avec les pesanteurs et l’héritage que l’on connaît, n’a que moins de dix ans d’âge! Ceux qui demandent mieux et plus vite ont raison. Car le temps ne pardonne pas et le monde n’attend pas. Mais tout en faisant preuve de vigilance, nous ne devons pas semer le désespoir. Nous devons tous nous mettre au travail.

Les objectifs que doit se fixer le prochain gouvernement sont connus sur le plan économique et social. Les moyens de mesure de son efficacité et de sa réussite existent: croissance économique, taux de pauvreté, indicateurs du développement humain, objectifs du millénaire…

Mais tout cela ne sert à rien, ne garantit pas la stabilité, si l’on n’améliore pas la gouvernance. Et là, un bon indicateur sera celui du taux de participation aux prochaines élections. Les 63% des inscrits qui ne se sont pas déplacés pour voter le 7 septembre ont envoyé un message clair à l’Etat et aux partis. Ils n’ont pas été achetés, ils n’ont pas été embrigadés par les islamistes, mais ils n’ont pas été séduits par la participation… L’action du prochain gouvernement doit créer les conditions de la mobilisation citoyenne.