Décalages

Le journal « L’Economiste » de ce jour décrit l’état de satisfaction et de confiance dans lequel se trouvent les patrons marocains pour l’année 2008. Une information corroborée par les signes de richesse qui s’étalent de plus en plus dans les rues et avenues des quartiers huppés de certaines de nos villes. Voitures de luxe, magasins franchisés qui ne désemplissent pas, le prix du mètre carré qui ne cesse de croître: il est vrai qu’il y a de l’argent qui circule. Mais ces signes peuvent être trompeurs et ne pas inciter à la tranquillité.


D’abord parce que des catégories entières restent exclues de cette « circulation ». Sans parler des couches les plus pauvres, il n’y a qu’à voir, par exemple, les pertes de pouvoir d’achat créées par une petite mesure prise, et passée inaperçue, dans le cadre de la loi de finances 2008 et qui touche déjà les classes moyennes. La TVA sur le leasing des voitures qui a doublé sans déranger les propriétaires des gros 4×4, mais qui sera lourde pour les propriétaires des Logan, juste au moment où un vent de satisfaction soufflait avec le cap dépassé des 100 000 voitures vendues…Ensuite, parce qu’un décalage énorme se creuse entre cet univers et le monde de la décision politique et de l’administration publique. En politique par exemple, deux évènements qui ne contribueront pas à faciliter la visibilité. Un parti qui décide de tenir un congrès ordinaire, avec des modalités extraordinaires, histoire de ménager le choux et la chèvre. Et un mouvement qui lance l’adhésion en ligne, pour récupérer tous ceux qui pourraient en avoir marre du choux, de la chèvre et du reste…